13 janvier 2005
À la fin des années 50, les résultats du premier comptage de galaxies sur une large échelle allaient conduire les astrophysiciens à mettre en œuvre les outils du traitement du signal pour décrire la distribution des galaxies. La conception d’un Univers homogène et isotrope avait émergée progressivement à partir de la révolution copernicienne. Le développement des instruments d’observation ont permis d’identifier les galaxies comme les briques de l’Univers et à mettre en évidence la loi d’expansion. Cette découverte fut concomitante à l’introduction de la Relativité Générale qui avait conduit Einstein à associer une courbure à l’Univers. Lemaître fit le lien entre la cosmologie einsteinienne et les observations, ouvrant la voie aux travaux qui menèrent Alpher, Bethe et Gamov au modèle du Big Bang.
Le comptage des galaxies révélait une structuration complexe, avec des amas de galaxies, organisés eux-mêmes en superamas. Des structures de dimension encore plus grandes, souvent filamentaires, entourant de grands vides, ont été mises en évidence. Plusieurs approches ont été proposées pour décrire la texture de l’Univers. L’Univers fractal est sans doute l’une des plus populaires. S’il existe bien une hiérarchisation des structures cosmiques, les observations actuelles ne plaident pas pour une telle texture. L’observation du fond cosmologique a permis d’enrichir profondément notre perception de l’organisation de l’Univers. La comparaison des scénarios théoriques aux données d’observation conduit à évaluer les paramètres cosmologiques. Ceci a permis de confirmer la mise en évidence d’une matière noire et d’une énergie noire dont la nature est inexpliquée, ouvrant un immense espace de réflexion pour les physiciens des particules. Pour quantifier cette comparaison des nombreux outils du traitement du signal ont été mis en œuvre. La compréhension de la texture de l’Univers est ainsi l’un des domaines de recherche où la pluridisciplinarité est la plus active.
Albert Bijaoui (Observatoire de Nice)
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